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dans l’être matériel et sensible, et dans la modification de l’être matériel et sensible, que consiste toute l’essence et toute la nature de tout ce qui est actuellemen, de tout ce qui a été, de tout ce qui sera, ou de tout ce qui pouroit jamais être à l’avenir.

C’est ce que nos Déicoles devroient bien reconnoitre, puisqu’il est expressément marqué dans leurs propres prétendus saints livres et divins : qu’il ne se fait rien de nouveau dans le monde et que tout ce qui est actuellement n’est autre chose, que ce qui a déjà été dans les siècles passés et ce qui sera encore dans les siècles à venir. Quid est quod fuit ? Ipsum quod futurum est. Quid est quod factum est ? Ipsum quod faciendum est. Nihil sub sole novum, nec valet quisquam dicere : ecce hoc recens est : jam enim praecessit in saeculis quae fuerunt ante nos. Non est priorum memoria[1]. Personne, dit-il, ne peut dire que ceci ou cela soit nouveau ; et au contraire, suposez la destruction de l’être matériel et sensible, vous détruisez en même tems le ciel et la terre et tout ce qui peut y être renfermé. Cela étant, il est clair et évident, que l’être matériel et sensible n’a aucune liaison, ni aucune relation avec l’être spirituel et divin ; il est clair et évident qu’il ne su pose aucun être que lui-même, et s’il ne supose aucun autre être, il faut nécessairement qu’il existe de lui-même, indépendamment de toute autre être.




  1. Ecclés. I. 9. 10.