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Je ne m’étendrai point, continue-f-il, sur le détail de toutes les usurpations, ni à en faire voir l’injustice et l’indignité, parceque d’autres l’ont fait avant moi, il suffit, dit-il, de faire remarquer ici que l’usurpation y fut si générale et si autorisée, qu’il n’y eut personne dans le Roïaume qui ne voulut s’y signaler[1]. Les gens de plume s’y distinguèrent par mille inventions monstreuses de chicane et de violence, qui parurent sous le nom de dépendance et de réunion, en quoi ils se portèrent si vaillamment, ou, pour mieux dire, avec tant d’insolence, qu’ils firent faire toutes les loix anciennes et nouvelles et c’est ce qu’on apelle encore aujourd’hui, par excellence, les conquêtes du Parlement de Metz. Les Gens d’Église firent encore plus à mon avis ; car pour faire quelque chose d’éclatant dans leur propre sphère, ils attentèrent, l’Archevêque de Paris à leur tête, sur les droits du S. Siége et de l’Église, pour les sacrifier à la vanité du Gouvernement et c’étoit tout ce que l’on pouvoit attendre d’eux en fait de conquêtes. Ensuite que ne pouroit-on pas dire ici de ses hauteurs et de ses violences, dans ce tems de pétulance et de rapine, amis, alliés, ennemis tout y fut traité de même, et s’il y eut de la distinction ce ne fut que par la difficulté de nuire ou par la crainte du retour. On ne sauroit réfléchir sans horreur sur l’énormité du procédé, qu’elle y tint à l’égard du Pape Innocent II, car il n’y eut jamais de persécution ni plus atroce, ni plus scandaleuse ; le S. Père fournissoit du secours à l’Empereur

  1. Salut de l’Europe en 1694.