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plaisir, comme ce qui disoit : Sic volo, sic jubeo, stat pro ratione voluntas.

Le Profète Samuel avoit bien raison de reprocher au peuple d’Israël, c’est-à-dire au peuple Juif, son aveuglement et sa folie, lorsqu’ils lui demandèrent, qu’il leur donnât un Roi pour les gouverner, en la manière que les autres Nations se gouvernoient. Ce Profète protesta contre cette demande, qu’ils lui faisoient et pour les détourner d’une si folle pensée et d’un si mauvais dessein, il les avertit bien sérieusement de la dureté insuportable du joug, que ce Roi leur imposeroit. Sachez, leur dit-il[1], que vos Rois prendront vos fils et vos filles, pour les emploïer à toutes sortes d’exercices et d’usages, les uns à conduire leurs chariots, les autres dans la guerre, pour être tous les jours exposés à la mort, les autres auprès de leurs personnes, pour les servir continuellement à toutes sortes de choses, les autres pour exercer di vers arts et métiers, et les autres pour travailler à leurs terres, comme feroient des esclaves achetés à prix d’argent. Ils prendront vos filles, pour les emploïer à divers ouvrages, de même que des servantes, que la crainte des châtimens contraindroit de travailler. Ils prendront vos héritages et vos troupeaux, pour les donner à leurs favoris, à leurs eunuques et à d’autres domestiques, et enfin tous vos enfans, et vous serez tous assujétis, non seulement à un Roi, mais aussi à ses serviteurs. Alors, leur dit-il, vous vous souviendrez de la prédiction que je vous fais aujourd’hui, et touchés de regrèt de votre

  1. Sam. 8 :11.