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de l’été, la faim, la soif et la nudité, qui sont toujours dans la crasse et dans l’ordure, sans éducation et sans instruction, et qui ne sauroient même presque croître, ni amander, comme j’ai dit, faute d’avoir suffisamment l’entretien nécessaire à la vie. Mais ils seroient tous également bien élevés, tous également bien nourris et entretenus de tout ce qu’il leur faudroit parcequ’ils seroient tous élevés, nourris, et entretenus en commun des biens publics et communs.

Pareillement aussi ils seroient tous également instruits dans les bonnes moeurs et dans l’honnêteté, aussi bien que dans les sciences et dans les arts, autant qu’il seroit nécessaire et convenable à chacun d’eux de l’être, par raport à l’utilité et au besoin que l’on pouroit avoir de leur science, en sorte, qu’étant tous instruits dans les mêmes principes de morale, et dans les mêmes règles de bienséance et d’honnêteté, il seroit facile de les rendre tous sages et honnêtes, de les faire tous conspirer au même bien et de les rendre tous capables de servir utilement leur Patrie, ce qui seroit certainement encore très-avantageux pour le bien public de la Société humaine.

Ce n’est pas de même, quand les hommes sont élevés et qu’ils sont instruits dans divers principes de morale, et qu’ils ont pris divers principes de morale et diverses règles de vivre, car pour lors cette diversité d’éducation, d’instruction et de manière de vivre n’inspire dans les hommes qu’une contrariété et qu’une diversité d’humeurs, d’opinions et de sentiments, qui fait qu’ils ne peuvent s’accorder paisiblement ensemble, ni, par conséquent, concourir tous unanimement