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nir du grain pour nourrir l’homme, et à force de donner des coups de hoïaux en terre des bons manouvriers feroient venir du grain et du froment pour eux vivre. Un bon laboureur en fait venir avec sa charue plus qu’il ne lui en faut pour vivre, mais tous les prêtres ensemble ne sauroient avec toutes leurs prières et tous leurs prétendus saints sacrifices de messes, contribuer à la production d’un seul grain, ni faire aucune chose, qui soit de la moindre utilité dans le monde, la profession des moindres artisans est utile et nécessaire dans toutes les Républiques, celle même des comédiens et des joueurs de flûtes et de violons ont leur mérite et leur utilité ; car les gens de cette profession servent au moins à réjouir et à divertir agréablement les peuples ; il est bien juste que ceux, qui s’occupent tous les jours utilement au travail et même à des travaux pénibles et laborieux, il est bien juste, dis-je, qu’ils aient au moins quelques heures de divertissemens, et par conséquent il est bon qu’il y ait des joueurs de flûtes et de violons pour divertir et récréer de tems en tems ceux, qui seroient fatigués de travail. Mais la profession des prêtres et particulièrement celle des moines n’est qu’une profession d’erreurs, de superstitions et d’impostures, et par conséquent, bien loin qu’une telle profession doive être censée utile et nécessaire dans une bonne et sage République, elle devroit au contraire y être regardée comme nuisible et comme pernicieuse, et ainsi, au lieu de gratifier si bien les gens d’une telle profession, il faudroit plutôt les interdire absolument de toutes les superstitieuses et abusives fonctions de leur ministère,