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Le bois[1] que Moïse jetta dans les eaux du désert, pour les rendre douces, d’amères qu’elles étoient auparavant, étoit une figure du glorieux bois de la croix, qui rend douces les plus grandes amertumes des souffrances et des afflictions. Et les eaux, rendues douces, étoient une figure des eaux du Baptême, qui répandent dans les âmes la douceur de la grâce du sauveur. Aug. Tert. Orig. Hier.

La manne, que les Israëlites mangèrent dans le désert, étoit une figure de cette manne céleste, que Jésus-Christ nous a laissé dans le sacrement de l’Eucharistie, en nous y donnant son corps, pour servir de nourriture et son sang, pour servir de breuvage à nos ames. Cette manne tomboit du ciel et étoit comme un pain du ciel, mais le corps de Jésus-Christ est véritablement un pain du ciel. Cette manne étoit ainsi apellée, d’un nom qui tient d’admiration, figure que le sacrement d’Eucharistie seroit tout plein de miracles, dignes d’admiration. Cette manne ne tomboit que pendant les ténèbres de la nuit, figure que cette manne Eucharistique ne se verroit et ne se connoitroit qu’à travers les ténèbres de la foi. Cette manne étoit la nourriture de ceux, qui étoient sortis de la captivité d’Egypte, figure que celle de l’Eucharistie seroit la nourriture de ceux, qui sont sortis de la captivité du Démon et du péché. Cette manne[2] étoit la nourriture de ceux, qui s’en alloient à la terre promise, figure que l’Eucharistie seroit la nourriture de ceux, qui aspirent à la céleste Patrie. Cette manne avoit toutes sortes de suavité, figure que

  1. Exod. 15. 25.
  2. Exod. 16.