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albati, etc. Toutes difformes et ridicules, que soient toutes ces différentes formes et figures de leurs habillemens, encore veulent-ils, comme ceux, dont parle Tertullien, qu’elles viennent d’institution divine, et qu’on les regarde comme quelque chose de saint. C’est pourquoi aussi on voit, qu’en tous les tableaux de leur sainte-confrairie, ils représentent leurs Fondateurs ou le Fondateur de leurs Ordres, comme recevant du ciel quelques marques particulières de l’aprobation de leur Règle. On voit, par exemple, un St. Dominique, qui reçoit immédiatement des mains de la Vierge Marie des Chapelets ; un S. François, qui reçoit du ciel des cordons ; un St. Simon Stoc, qui reçoit des scapulaires ; un St. Augustin, des ceintures de cuir avec des boucles de corne des propres mains de cette Reine du ciel. Après cela, dit Mr. du Bellay, qui ne rira de ces mystérieuses visions et de ces miraculeuses revélations, qui ne se trouvent que dans les chroniques des moines. Ce n’est pas, dit-il, un article de Foi, que cela soit ainsi, et on n’est pas obligé de prendre les visions ou les illusions des bénits Frères moines pour des revélations Divines.

Voici la pensée d’un Turc sur cette grande quantité et sur cette grande diversité de moines, qu’il voïoit parmi les Chrétiens : » Je ne conçois pas, disoit-il, par quelle politique on cultive ainsi des Pépinières de sangsuës spirituelles, qui ne servent qu’à succer, jusqu’à la dernière goûte, le sang de la Nation." Il avoit bien raison de les qualifier ainsi ; car tous ces gens-là ne sont effectivement que des sangsuës, qui, sous prétexte de vaquer plus religieusement que