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quantité de Mrs., d’Abbés, de Prieurs et de Chanoines, et particulièrement dans une quantité prodigieuse de Moines et de Moinesses que l’on voit dans l’Église Romaine, car certainement tous ces gens-là ne sont d’aucune nécessité, ni d’aucune véritable utilité dans le monde, excepté néanmoins les Évêques et les Curés ou Vicaires des Paroisses. Car quoique leur fonction de Évêque ou de Curé soit entièrement vaine et inutile, néanmoins comme ils sont établis et qu’ils sont préposés pour enseigner les bonnes moeurs et toutes les vertus morales, aussi bien que pour enseigner et pour maintenir les erreurs et les superstitions d’une fausse Religion, on ne doit pas les regarder tout-à-fait comme inutiles, puisqu’il faut dans toutes les Républiques bien réglées, qu’il y ait des maîtres qui enseignent la vertu et qui instruisent les hommes dans les bonnes moeurs, aussi bien que dans les sciences et dans les arts, et ainsi les Évêques et les Curés ou leurs Vicaires étant chargés, comme ils disent, du gouvernement spirituel des âmes et du soin de les instruire dans les bonnes moeurs, aussi bien que dans les vaines superstitions de leur Religion, on peut dire qu’ils travaillent en quelque façon pour le bien public, et en cette considération, ils ont quelque droit de vivre et d’être entretenu du bien public.