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belles, que par les charges particulières que leurs maitres leur imposent, sans compter, dit-Il encore, ce que les Ecclésiastiques éxigent injustement de ces pauvres malheureux. En effèt on voit tous les jours les vexations, les violences, les injustices et les mauvais traitemens, qu’ils font aux pauvres peuples. Ils ne se contentent point d’avoir partout les prémiers honneurs, ni même d’avoir partout les plus belles maisons, les plus belles terres et les plus beaux héritages, il faut encore qu’ils tâchent d’avoir par finesse et par subtilité ou par violence ce que les autres ont, il faut qu’ils se fassent païer des droits, et qu’ils se fassent faire des corvées, et qu’ils se fassent rendre des services qui ne leur sont pas dûs. Ils ne sont pas même contens, si on ne leur céde tout ce qu’ils demandent et qu’ils ne voïent tous chacuns ramper sous eux. Il n’est pas jusqu’aux moindres gentilâtres et jusqu’aux moindres petits seigneurs de villages, qui ne se fassent craindre et obéir des peuples, qui n’exigent d’eux des choses injustes et qui ne soient à charge au public, qui ne tâchent toujours d’usurper quelque chose sur les uns ou sur les autres et qui ne tâchent d’en prendre par où ils peuvent. On a bien raison de comparer ces gens-là à des vermines, car de même que la vermine ne fait qu’incommoder et qu’elle ne fait que manger et ronger continuellement le corps de ceux qui en sont infestés, de même aussi ces gens-là ne font qu’inquiéter, que tourmenler, que manger et ronger les pauvres peuples. Ils seroient heureux, ces pauvres peuples, s’ils n’étoient pas incommodés de cette méchante vermine : mais il est sûr