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y a entre nous est, que tu fais plus de mal que moi. La misère m’a forcé de voler et rien ne t’oblige à faire la même chose, qu’un orgueil insuportable et une avarice insatiable. Si la fortune m’avoit été plus favorable, peut-être aurois-j’été plus honnête homme, au lieu que tes pogrès continuels te rendent tous les jours plus méchant. Alexandre, admirant la hardiesse de cet homme et la résolution de son esprit, lui donna du commandement dans son armée, afin que désormais il put voler et piller avec autorité.

Mais prenons, dit le même Auteur, les choses de plus loin, et commençons par l’empire des Assyriens, que Ninus commença par le sang et par le carnage, par la ruine et par la destruction de tous ses voisins, et que Semiramis, son épouse, continua par les mêmes voies. Cette femme, dont l’antiquité a tant parlé, demanda à son époux de pouvoir seulement régner 15 jours. Sa demande lui aïant été octroïée, elle prit les habits roïaux, et étant montée sur le trône, elle commanda aux gardes de déposer et de tuer son mari ; ses ordres aïant été exécutés, elle succéda à l’empire, ajouta l’Éthiopie à ses autres états, porta la guerre dans les Indes, et fut enfin tuée par Nicias son fils, après avoir entouré Babylone d’une magnifique muraille. Ainsi fut fondée sur le parricide, le massacre et le carnage, la Monarchie des Assyriens.

Arbace, dit le même auteur, la fit passer aux Mèdes par les mêmes voies et fit mourir Sardanapale, le dernier et le plus efféminé des Rois Assyriens, au milieu de ses concubines, ainsi passer de main en main avec la puissance souveraine, la trahison et le