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il,[1] que les Princes des nations dominent sur elles et que les Grands les traitent avec autorité, mais pour vous, leur disoit-il, vous n’en userez pas de même. Que celui d’entre vous, qui voudra être le plus grand, soit le moindre de tous et le serviteur de tous, que celui qui voudra être le premier parmi vous, qu’il soit le dernier de tous. Ne prenez-pas, leur disoit-il encore[2] ne prenez pas ces vains noms de maître ou de Mr. parce que vous n’avez tous qu’un seul Maître et que vous êtes tous frères. Et conformément à ce précepte du Christ, fondé en ce cas-ci sur la justice et sur l’équité naturelle, l’apôtre S. Jacques représentoit fort bien à ses confrères, qu’il ne falloit avoir à cet égard aucune acception de personne, mais qu’il falloit également traiter et considérer les uns comme les autres. Mes frères, leur disoit-il,[3] la Foi que vous avez en Christ ne vous permet pas que vous aïez aucune acception de personne. Car s’il entre, leur disoit-il, dans votre Assemblée un homme qui ait une bague d’or et un habit magnifique, et qu’il y vienne aussi un pauvre mal vêtu, et que, regardant celui qui est richement vêtu, vous lui disiez, asseïez-vous ici dans cette place honorable, et que vous disiez au pauvre tenez-vous-là debout, ou asseïez-vous-là à nos piés, ne faites-vous pas différence en vous-mêmes entre l’un et l’autre, et ne formez-vous pas un jugement sur des pensées injustes ? Ecoutez-moi, mes Frères, leur disoit-il, si vous accomplissez le précepte de la charité, qui dit : vous aimerez votre prochain comme vous-même, vous faites

  1. Matth. 20. 85.
  2. Ibid. 23. 8.
  3. Jacq. 2. 1.