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quelqu’autre fâcheuse disgrâce, pour avoir un tel plaisir, ni même excuser ceux ou celles, qui par une conduite suspecte donneroient lieu ou sujet de mal parler ou de mal penser d’eux, d’autant qu’à cet égard, aussi bien qu’en beaucoup d’autres choses, il faut se conformer aux loix accoûtumés et aux usages des païs où l’on se trouve. Parmi nous le mariage entre les proches parens est absolument défendu. Ce seroit un double crime de s’unir éternellement avec une proche parente, au moins si on le faisoit sans permission et sans dispense légitime, et ailleurs cela seroit communément permis, et ce seroit même un devoir de piété et de justice, qui perfectionneroit le mariage par ce double lien d’amour qui procéderoit de la parenté et de l’union conjugale, suivant ce que dit un Poète de quelque nation où cela se fait communément…

Gentes esse feruntur

in quibus et nato genitriæ et nata parenti

jungitur et pietas geminato crescit amore
.
Ovid. Lib. 3. 31.

Le meilleur donc en cela pour tous particuliers est de suivre sagement les loix et les coûtumes de son païs, sans faire mal parler ni mal penser de soi, suivant cette autre maxime de nos Christicoles-mêmes, qui disent : que si vous êtes à Rome, vivez comme à Rome, et si vous êtes ailleurs, vivez comme ailleurs, —

Si fueris Romae Romano vivito more,
si fueris alibi vivito sicut ibi.


Mais de dire que ces sortes d’actions, de désirs ou de