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de réfuter ; car après nous avoir représenté leur Dieu, comme un monstre terrible de colère, de fureur et d’indignation contre les hommes pécheurs, pour punir impitoïablement leurs moindres péchés mortels par les châtimens effroïables et éternels d’un enfer, et pour punir sévèrement pendant plusieurs années les moindres péchés véniels par les flames brûlantes d’un purgatoire, ils nous le répresentent comme un admirable prodige de bonté, de douceur, de clémence et de miséricorde, pour pardonner facilement les plus grands et les plus détestables crimes. Témoin ce qui est marqué dans presque tous les prétendus saints et sacrés livres, où la miséricorde de Dieu est exaltée par dessus toutes ses oeuvres[1], et particulièrement dans les livres des Prophètes, où il est dit que Dieu est doux et bénin, miséricordieux, patient, que ses miséricordes sont grandes, et que sa bonté surpasse la malice des pécheurs. Et ailleurs,[2] où il est dit que Dieu ne veut point la mort, c’est-à-dire la perte des pécheurs, mais qu’il désire qu’ils vivent et qu’ils se convertissent. Et ailleurs encore, où il est dit,[3] que quand les crimes des hommes pénitens seroient rouges comme l’écarlate, qu’il les rendra aussi blancs que la neige, et que quand leurs péchés seroient rouges comme vermillon, qu’il les blanchira comme la laine, voulant dire par cette manière de parler, que quand leurs péchés seroient très-grièfs et très-énormes, qu’il ne laissera pas que de leur faire grâce et miséricorde et qu’il les laveroit de toutes les ordures de leurs péchés.

  1. Joël 2. 13.
  2. Ezéchiel 18. 23.
  3. Isaïe 1. 18.