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Sauveur et leur divin Rédempteur ; voilà quelle est la doctrine et la croïance de nos Christicoles sur ce sujét, c’est leur Religion, qui leur enseigne cette belle doctrine, et qui les oblige de la croire, sous peine de damnation, de réprobation et de malédiction éternelle.

Mais comme cet erreur renferme plusieurs choses ridicules et absurdes, il faut tâcher d’en faire manifestement voir la ridiculité et l’absurdité : je ne m’arrêterai cependant point ici à réfuter en particulier cette fable de la prétendue création du prémier homme et d’une prémière femme, ni cette fable d’un jardin, ou d’un Paradis terrestre, ou Dieu les auroit mis ; ni celle d’un prétendu fruit de l’arbre de la science du bien et du mal, qu’il leur auroit défendu de manger, ni celle d’une prétendue séduction de ce prémier homme et de cette prémiére femme, causée par les discours trompeurs d’un serpent, qui auroit été plus fin et plus rusé que l’homme même, avec toute sa prétendue perfection, dans laquelle il auroit été créé ; ni celle de la prétendue punition particulière de ces deux prémiers chèfs du genre humain, non plus que de la prétendue punition de ce serpent, ni enfin celle d’une prétendue vierge, qui auroit divinement enfantée un fils. Je ne m’arrêterai point, dis-je, à réfuter en particulier toutes ces fables là, ni plusieurs autres semblables, il y auroit trop de choses à dire sur ces sortes de sujets et cela me mèneroit trop loin, il suffira ici de remarquer seulement trois principaux points de la susdite doctrine, et d’en faire manifestement voir la fausseté, la ridiculité et l’absurdité.

Prémièrement elle est fausse, ridicule et absurde