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et des bêtes à quatre piés, et disoit,[1] qu’ils changeroient la vérité de Dieu en mensonge — Committaverunt veritatem Dei in mendacium. Et comme, suivant le témoignage de cette même loi, prétendue divine, Dieu défendoit, ou auroit expressément défendu, et même sous peine de mort, de manger du sang et de la chair humaine, il n’est pas croïable, que ce même Dieu, dans le Christ, auroit véritablement voulu donner sa chair à manger et son sang à boire aux hommes, puisqu’il auroit voulu auparavant si expressément et si rigoureusement défendre de manger le sang, et qu’il auroit ordonné d’observer à tout jamais cette loi[2] carnem cun sanguine non comedetis, sanguinem universae carnis non comedetis ;[3] quicumque comederit illum interibit, anima quoe ederit sanguinem peribit de populis suis[4]. Hoc solum cave ne sanguinem comedas[5]. Et cet autre : Mandavit in aeternam testamentum suum[6]. Legitimum sempiternum erit vobis in cunctis generationibus vestris[7]. Tous ces témoignages et tous ces raisonnemens-là sont clairs et évidens, et montrent manifestement que la Religion Chrétienne est fausse, et qu’elle enseigne des erreurs et même des erreurs plus ridicules et plus absurdes, que celles qui étoient dans le paganisme. À quoi, si on ajoute que toutes ces idolâtries-là des Dieux de pâte et de farine ne sont fondeés, comme

  1. Rom. 1 : 23
  2. Gen. 9. 4.
  3. Levit. 17. 14.
  4. Ibid. 7. 27.
  5. Peut. 12. 23.
  6. Psalm. 111. 9.  et Gen. 17. 7.
  7. Levit. 23. 31.