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leurs Dieux, et s’ils en reconnoissent la force et la certitude, il faut nécessairement aussi, qu’ils reconnoissent, que ces mêmes argumens et que ces mêmes raisonnemens-là concluent également, avec autant de force et avec autant d’évidence, contre eux-mêmes et contre leurs idolâtries, que contre les Païens et contre leurs idolâtries et il faut qu’ils reconnoissent, que ces mêmes argumens-là démontrent également la vanité de leurs idoles et la fausseté de leurs Dieux de pâte et de farine, comme ils démontrent la vanité des idoles des Païens, la fausseté de leurs Dieux de bois et de pierre et de leurs Dieux d’or et d’argent. Et la raison évidente de cela est, que les idoles ou les Dieux de pâte et de farine sont également les ouvrages des mains des hommes, comme le sont les Dieux de bois et de pierre et les Dieux d’or et d’argent. Et quand nos Deichristicoles feroient ou formeroient à leurs Dieux de pâte des yeux et des oreilles, des narines et une bouche, des mains et des piés, ils leur seroient aussi inutiles, qu’ils le sont aux Dieux de bois et de pierre et aux Dieux d’or et d’argent : car ils ne verroient point par leurs yeux et n’entendroient point par leurs oreilles, ils ne respireroient point par leurs narines, et ne parleroient point par leur bouche, et ils ne feroient rien par leurs mains et ne marcheroient point par leurs piés, non plus que les Dieux de bois et de pierre et que les Dieux d’or et d’argent, dont ces Prophètes parloient, et ainsi il est évident, que les Dieux de pâte que nos Deichristicoles Romains adorent, ne sont point à cet égard de meilleure condition, que ne sont les Dieux des