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raisonnemens et des argumens les plus forts, les plus sûrs et les plus convaincans qui puissent être. Or les Prophètes et toutes les personnes les plus sensées, en raisonnant comme ils ont fait, contre l’idolâtrie des Païens, ont cru être bien fondés en raison, et ils ont cru démontrer clairement la vanité des idoles et la fausseté des Dieux des Païens, par les plus forts, par les plus assurés et par les plus convaincans témoignages de vérité, que l’on puisse donner sur ce sujèt ; de sorte que si leurs argumens et leurs raisonnemens sur ce sujèt se trouvent faibles et incertains, c’étoit en eux ignorance et faute de jugement de les produire, comme ils ont fait, pour des raisonnemens et pour des argumens si sûrs et si convaincans ; et comme nos Christicoles prétendent encore que ces Prophètes parloient alors par inspiration de Dieu même, il s’en suivroit encore de-là, que Dieu lui-même ne leur auroit inspiré que des raisonnemenset des argumens foibles et incertains, et qu’il n’auroit peut-être même pû leur en inspirer de plus forts, ni de plus convaincans : car s’il avoit pû leur en inspirer de plus forts et de plus convaincans, il n’auroit sans doute point manqué de les leur inspirer ; et comme Dieu ne leur en a point inspiré d’autres, il y auroit lieu de dire et de penser, qu’il n’auroit effectivement pû leur inspirer que des argumens foibles et incertains, et c’est néanmoins ce que nos Christicoles n’oseroient dire : il faut donc, malgré eux, qu’ils reconnoissent la force et la certitude des susdits raisonnemens et des susdits argumens de leurs Prophètes, contre l’idolâtrie des Païens et contre la fausseté de