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Quand vous serez arrivés en Babylone, leur disoit-il, vous y verrez porter sur les épaules avec magnificence des Dieux d’or et d’argent, de pierres et de bois, qui inspirent aux peuples de la crainte et de la vénération pour eux. Gardez-vous bien, leur disoit-il, de devenir semblables à ces peuples idolâtres, et gardez-vous bien d’adorer ces Dieux, ni d’avoir pour eux aucune crainte, ni aucune dévotion, car ce ne sont, leur disoit-il, que de faux Dieux, leurs langues ont été polies par des ouvriers, elles sont dorées et argentées, mais ils ne sauroient parler ; ils ont des couronnes d’or sur la tête, mais les Prêtres les leur mettent et les leur ôtent quand ils veulent et eux ne sauroient se garder de la rouille, ni de la vermine. Ils sont quelques fois revêtus de pourpre et de soie, mais ne sauroient secouer la poussière de dessus leurs visages ; ils ont quelque fois un sceptre à la main, mais ils ne sauroient s’en servir, pour faire rendre justice à personne. Pareillement ils ont quelque fois une épée à la main, mais ne sauroient s’en servir pour se défendre contre les voleurs qui viendroient les dépouiller[1], d’où vous devez savoir qu’ils ne sont pas des Dieux, ainsi ne les craignez point, leur disoit ce Prophète ; on allume devant eux, continue-l’-il, quantité de chandelles, mais n’en voïent aucune (il en est de même des idoles de nos Christicoles, la même chose que dit ce Prophète, se voit dans les Églises) les chauve-souris, les hirondelles et les hiboux viennent se reposer sur leurs têtes

  1. Baruch 6.