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faux prétexte de la certitude infaillible de leur prétendue sainte et divine religion. Vous n’êtes pas moins séduits ni moins abusés que ceux qui sont les plus séduits et abusés. Vous n’êtes pas moins dans l’erreur que ceux qui y sont les plus profondement plongés. Votre religion n’est pas moins vaine, ni moins superstitieuse qu’aucune autre ; elle n’est pas moins fausse dans ses principes, ni moins ridicule et absurde dans ses dogmes et maximes ; vous n’êtes pas moins idolatres, que ceux, que vous blâmez et que vous condamnez vous-même d’idolatrie. Les idées des païens et les votres ne sont différentes que de nom et de figure. En un mot tout ce que vos docteurs et vos prêtres prêchent avec tant de zèle et d’éloquence, touchant la grandeur, l’excellence et la sainteté des mistères qu’ils vous font adorer, tout ce qu’ils vous racontent avec tant de gravité de la certitude de leurs prétendus miracles, et tout ce qu’ils vous débitent avec tant de zèle et d’assurance touchant la grandeur des récompenses du ciel, et touchant les effroïables châtimens de l’enfer, ne le sont dans le fond que des illusions, des erreurs, des mensonges, des fictions et des impostures, inventées prémiérement par des fins et rusés politiques, continuées par des séducteurs et des imposteurs ; et ensuite reçuës et cruës aveuglément par des peuples ignorans et grossiers et puis enfin maintenues par l’autorité des grands et des souverains de la terre qui ont favorisé les abus, les erreurs, les superstitions et les impostures, et qui les ont autorisés par leurs loix, afin de tenir par là le commun des hommes en bride et faire d’eux tout ce qu’ils voudroient.