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norer et respecter ou même adorer comme des divinités, ou autrement comme des personnages d’une sainteté extraordinaire et spécialement députés de quelques divinités, pour faire connoître leur volonté au reste des hommes, et les autres se sont rendus riches, puissans et redoutables dans le monde, et s’étant les uns et les autres, par ces sortes d’artifices, rendus assez riches, assez puissans, assez vénérables ou assez redoutables pour se faire craindre ou obéir, ils ont ouvertement et tiranniquement assujetti leurs semblables à leurs loix.

À quoi leur ont grandement servi aussi les différends, les quérelles, les divisions et les animosités, qui naissent souvent entre les particuliers, car la plupart des hommes se trouvent fort souvent d’humeur, d’esprit et d’inclination fort différentes les uns des autres, ils ne sauroient s’accommoder longtems ensemble sans se brouiller et sans se diviser. Et lorsque ces troubles et ces divisions arrivent, pour lors ceux, qui se trouvent les plus forts, les plus hardis, et peut-être mêmes aussi les plus méchans, ne manquent point de profiter de ces occasions, pour se rendre plus facilement les maîtres absolus de tous.

Voilà, mes chers amis, la vraïe source et la véritable origine de tous les maux qui troublent la société humaine et qui rendent les hommes malheureux dans la vie. Voilà la source et l’origine de toutes les erreurs, de toutes les impostures, de toutes les superstitions, de toutes les fausses divinités et de toutes les idolatries quie se sont malheureusement répandues par toute la terre. Voilà l’origine et la source de tout ce que l’on vous propose comme de plus saint et de