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une femme à son fils Isaac, figuroit, dit S. Augustin, que Jésus-Christ devoit naître de sa chair et, pour ainsi dire, descendre de cette cuisse, qu’il lui faisoit toucher. C’est pourquoi, emploïant figurativement toutes les circonstances de cette mission, il dit qu’Abraham figuroit le Père éternel, qu’Isaac, son fils, figuroit le fils de Dieu, que Rebecca, qui devoit être l’épouse d’Isaac, figuroit l’Eglise de Jésus-Christ, que le serviteur, qui joignit Rebecca auprès de la fontaine, figuroit les Apôtres de Jésus-Christ, qui font l’alliance de l’Église avec son Chèf, qui est le même Jésus-Christ, que la fontaine, où se faisoit la rencontre du serviteur et de Rebecca, figuroit les eaux du Baptême, où se faisoit le commencement de l’alliance spirituelle, que l’on contracte avec Jésus-Christ, dans le baptême. Les joïaux, que le serviteur donna à Rebecca, figuroient l’obéissance et les bonnes œuvres des fidèles, que Laban, frère de Rebecca, qui reçut le serviteur, et qui eut soin de lui fournir la nourriture, aussi bien qu’à ses bestiaux de la paille et du foin,[1] figuroit ceux, qui donnent une partie de leurs biens temporels, pour faire subsister les prédicateurs de l’Evangile, et enfin, que Isaac, sortant de la maison, pour aller au devant de sa Maitresse, figuroit le fils de Dieu, qui quitte pour ainsi dire le ciel, pour venir au monde. Voilà certainement de belles imaginations. Est-il possible qu’un docteur, et qu’un si fameux docteur que celui-là, ait pu s’amuser à dire de telles sotises ! Ce n’est pas tout.

La collision, qui se fit des deux enfans dans le

  1. Gen. 24.