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sur ce vain et ridicule fondement, que toute la Religion Chrétienne subsiste, et c’est sur ces vaines et ridicules interprétations spirituelles et allégoriques, que nos Christicoles font de leurs prétenduës Écritures Saintes, qu’ils fondent tous leurs mistères, toute leur doctrine et toutes ces belles espérances, qu’ils ont d’une vie éternellement bienheureuse dans le ciel. C’est pourquoi, il n’est presque rien dans toute cette ancienne loi, que leurs docteurs ne tachent d’expliquer mistiquement et figurativement de quelque chose qui se fait dans la leur ; ils trouvent et voïent presque partout, comme feroient des visionnaires, la figure de leur Christ et la figure de ce qu’il a été et de ce qu’il a fait ; ils trouvent sa figure, et ils la voïent dans plusieurs personnes de cet ancien Testament, comme dans Abel, dans Isaac, dans Josué, dans David, dans Salomon et dans plusieurs autres, car ils prétendent que tous ces personnages-là étoient la figure de leur Christ ; ils trouvent et voïent aussi sa figure dans les animaux et dans les bêtes, car ils la trouvent dans l’agneau paschal, dans le lion de la tribu de Juda, et même dans les boucs, dont il est parlé dans le 16e Chapitre du Lévitique. Enfin, ils la trouvent et ils la voïent même dans des choses inanimées, comme dans le rocher que Moïse frapa de sa verge, dans la montagne où Dieu parla à Moïse, et dans le serpent d’airain que ce même Moïse fit dresser dans le désert : car ils prétendent que toutes ces choses et plusieurs autres semblables, que je passe sous silence, étoient la figure de leur Christ ; et ainsi, suivant cette belle manière de parler et