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mes, c’est une pure illusion, puisque ce prétendu sens spirituel n’est qu’un sens forgé et un sens imaginaire, que l’on peut apliquer et tourner comme l’on veut à toutes sortes de sujets, comme le soulier de Theracunes, qui convenoit à tous les piés, n’y aïant aucunes promesses ou propositions si fausses, si absurdes et si ridicules qu’elles puissent être, auxquelles on ne puisse donner quelque sens spirituel, allégorique et figuré, si on vouloit y faire trouver seulement quelques vérités spirituelles et imaginaires, comme celles que nos Christicoles prétendent trouver dans les paroles et dans les promesses de leur Christ, si bien que le sens spirituel, qu’ils leur donnent, n’étant qu’un sens imaginaire, les vérités aussi qu’ils prétendent y trouver, ne sont que des vérités imaginaires, auxquelles il seroit ridicule de vouloir sérieusement s’arrêter. D’ailleurs, comme les susdites promesses et paroles ne se trouvent pas plus véritables dans le sens spirituel, qu’on veut leur donner, que dans le sens naturel et littéral des paroles, il s’ensuit qu’elles sont aussi fausses dans un sens que dans l’autre.

13o. Jésus-Christ[1] disoit, qu’on le verroit descendre du ciel et qu’on le verroit venir dans les nuës du ciel avec une grande Puissance et une grande Majesté, qu’il envoiëroit ses Anges, qui, avec le son puissant d’une trompette, assembleroient tous les élus des quatre coins du monde, et depuis une extrémité du ciel jusqu’à l’autre, que le soleil deviendroit obscur,

  1. Matth. 24. 30. Luc. 21. 27.