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Maison de Jacob ; mais qu’après que l’Evangile eut été prêché pas toute la terre, et qu’un grand nombre de Païens furent entrés dans l’Église, on jugea qu’il n’étoit plus nécessaire de scandaliser tous les autres Chrétiens, pour une Nation aussi contemptible que la Juive, et de leur imposer un jong, qu’ils n’étoient pas accoutumés de porter, et qui auroit pû les obliger à abandonner le Christianisme même, plutôt que de se soumettre à un fardeau si insuportable. L’Eglise donc, pour faciliter autant qu’il lui étoit possible la conversion de l’empire Romain, qui comprenoit la plus grande partie de la terre, accommoda ses loix, ses préceptes, ses mœurs et les cérémonies de la Religion à l’esprit et à la mode de ces tems-là. Et comme les Païens mangeoient indifféremment de tout, on leur fit entendre que cela étoit conforme à la volonté de Jésus-Christ, qui étoit venu délivrer les hommes de l’esclavage et de la servitude des superstitions Mosaïques. Ce fut par la même condescendance, qu’on introduisit dans l’Eglise l’usage des images et des peintures : les habits sacerdotaux, les ornemens des autels, les cierges, les lampes, l’encens, les pots à fleurs et autres religieuses gentillesses ne s’établirent, que sur les modèles qu’on reçut des Prêtres de Jupiter, d’Apollon, de Venus, de Diane et d’autres Divinités Païennes. De-là vient que les Fêtes des Dieux et des Déesses furent changées en Fêtes de Saints, et que les Temples, auparavant consacrés au Soleil, à la Lune et aux Etoiles, furent dédiés tout de nouveau aux Apôtres et aux Martyrs. Le Panthéon même, ou