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bien que celui de les délivrer véritablement de la tirannie des Princes et des Grands de la terre ; car ils ont grand besoin d’être délivrés de ces détestables maux. Et ce qui confirme, que cette prétendue délivrance des péchés se doit entendre, comme j’ai dit, c’est qu’il est dit en plusieurs autres semblables promesses ou prophéties, qu’ils seront tous saints et qu’il n’y en aura plus aucun d’eux qui commettra l’iniquité, ni qui dira aucun mensonge. D’ailleurs, si ce prétendu divin sauveur avoit voulu faire aux hommes une si belle grâce, que celle de les délivrer de leurs péchés, il les auroit en même tems rendu tous saints, tous sages et vertueux ; car il n’est pas à croire, qu’il auroit voulu les laisser toujours aussi esclaves et aussi coupables de leurs vices et de leurs péchés, qu’ils l’étoient auparavant : mais il les auroit véritablement délivrés de toutes ces méchantes maladies-là, et les auroit véritablement rendus tous purs et nèts et tous saints, sans quoi cette prétendue délivrance ne leur auroit de rien servi, puisqu’ils auroient toujours demeuré aussi esclaves et aussi coupables de leurs vices et de leurs péchés, qu’ils l’étoient auparavant. Or les prémiers Chrétiens ne prétendoient pas cela, ils croïoient bien véritablement être délivrés et nettoïés de toutes ordures de péchés : c’est pourquoi ils se qualifioient tous de saints, de santifiés et de bien aimés de Dieu, comme il se voit par les Epitres de leur grand Mirmadolin Paul : Omnibus qui sunt Romae dilectis Dei vocatis, sanctis. Rom. 1 : 7. Sanctificatis in Christo Jesu, vocatis sanctis. 1 Cor. 1 : 2. Ecclesiae quae est Corinthi cum omnibus sanctis qui sunt in Achaia.