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vais faire. Je m’en vais créer Jerusalem pour n’être plus que joïe et son peuple pour n’être plus qu’en réjouissance. Je me réjouïrai moi-même, dit Dieu, sur Jérusalem, je me réjouirai sur mon peuple et on n’entendra plus parmi eux de pleurs, ni de gémissemens, ils bâtiront des maisons et ils les habiteront, ils planteront des vignes et ils mangeront les fruits ; il ne sera plus dit qu’ils bâtiront des maisons et que d’autres les habiteront, ni qu’ils planteront des vignes et que d’autres en mangeront les fruits, car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres, et mes élus verront vieillir les ouvrages de leurs mains ; ils ne travailleront plus en vain et n’engendront plus d’enfans, pour être exposés à la fraïeur, car ils seront la prosperité des bénits du Seigneur et ceux qui sortiront d’eux avec eux, je les exaucerai avant même qu’ils me prient. Le loup et l’agneau paîtront ensemble, le lion et le bœuf mangeront paisiblement la paille, le serpent se nourira de la terre, ils ne se nuiront aucunement les uns les autres et on ne parlera plus de tuer aucun animal, dans toute la montagne de ma Sainteté[1]. Toutes ces belles et magnifiques promesses et prophéties se trouvent manifestement fausses. Et Jesus-Christ disoit à ses disciples, qu’ils pleureroient et qu’ils gémiroient, quand le monde seroit dans la joïe et qu’eux seroient dans la tristesse : Amen dico vobis quia plorabitis et flebitis vos, mundus autem gaudebit[2], qu’ils seroient persécutés et mis à mort[3], ce qui est bien contraire à toutes ces belles promesses-ci.

  1. Isaïe 65. 17 — 25.
  2. Joan. 16. 20.
  3. Matth. 10. 17. Luc. 21. 16. 17.