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de la terre, beaucoup moins par conséquent aux grains de sable de la mer, ni aux grains de poussière, qui sont sur la terre, et que ce même peuple se seroit en 2 ou 3 cents ans qu’il demeura en Égypte, multiplié si fort, qu’il est marqué dans leur Histoire (ce qui n’est cependant guères croïable) ; cette multiplication néanmoins n’étoit pas capable de faire un nombre comparable aux grains de sable de la mer, ni aux grains de poussière qui sont sur la terre ; si ce peuple s’étoit effectivement multiplié, comme il auroit dû faire, suivant les susdites promesses prétendues divines, il ne lui auroit certainement pas fallu moins que toute la terre pour l’habiter. Et on voit, que dans le tems même qu’il a été le plus nombreux et le plus florissant, il n’a jamais occupé que les petites Provinces de la Palestine et des environs, qui ne sont presque rien, en comparaison de la vaste étendue d’une multitude de Provinces, de Roïaumes et d’Empires florissans, qui sont de tous côtés sur la terre, et qui ne feroient, en comparaison d’un seul Roïaume de France, que comme les Provinces de Champagne ou de Picardie, en comparaison de tout le susdit Roïaume de France. Par où il est évident, que ce peuple n’a jamais été fort nombreux et n’a même toujours été qu’un fort petit peuple, en comparaison des autres Peuples de la terre ; et ainsi les prétendues promesses divines, touchant la multiplication prodigieuse et innombrable de ce peuple, ne se sont jamais trouvées accomplies. Secondement, elles n’ont jamais été accomplies non plus, touchant les grandes et surabondantes bénédictions, dont ils auroient dû être favorisés par