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bêtes, ils bâtisent des hôpitaux pour elles, aussi bien que pour les hommes ; ce qui passe chez eux pour des actions de très-grande vertu. Il y a dans toutes les villes un grand nombre de ces Prophêtes qui passent, dit-il, toute leur vie à prendre soin des animaux malades ou blessés, et de ceux qui ne peuvent vivre que par leur moïen. Cette institution n’est pas nouvelle chez eux ; ils l’ont reçu par tradition de tems immémorial. ”

Voici ce que ce même Auteur dit des Juifs, par rapport à ce sujet : » Les prêtres des Juifs, dit-il, offroient à Dieu un sacrifice d’animaux de plusieurs espèces ; comme boeufs, moutons et selon qu’il leur étoit prescrit dans leur loi, qu’ils disoient avoir reçu de Dieu même. Les Prêtres aïant égorgé les animaux destinés au sacrifice, ils en répandoient le sang autour de l’autel et en arrosoient particulièrement les quatre coins avec beaucoup de cérémonies, puis, aïant vuidé les entrailles et ôté la peau de ces animaux, ils en brulaient la chair et la graisse dans un feu, qui étoit allumé sur l’autel, et pensoient que Dieu avoit pour agréable la fumée de ces sortes de sacrifices, et qu’il y prenoit un grand plaisir, selon qu’il est écrit dans leurs Livres. ”

S’il n’y a point d’évidence ni de certitude entière sur ce que dit cet Auteur, touchant l’origine et le progrès de ces sacrifices sanglans d’animaux domestiques, on ne peut nier au moins qu’il n’y ait une très grande aparence de vérité dans ce qu’il en dit, et quant à ce qu’il ajoute de la douceur et de l’humanité, que les premiers hommes exerçoient envers les