Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.

truit de soi-même, et il est tout-à-fait indigne d’avoir cette pensée-là d’un Etre qui seroit infiniment bon et infiniment sage.

Le prémier donc de ces miracles, le plus grand et le plus glorieux pour lui et en même tems le plus nécessaire et le plus avantageux pour les hommes, auroit certainement été de les guérir véritablement tous de toutes les maladies et infirmités de leurs ames, qui sont les vices et les mauvaises passions. Le premier, le plus beau et le plus grand de ses miracles, auroit été de rendre tous les hommes sages et parfaits, tant du corps que de l’esprit. Le premier et le principal de ses miracles auroit été de santifier véritablement tous les hommes et de les sauver effectivement tous, en les rendant tous parfaitement bienheureux dans le Ciel. C’étoit-là, certainement, Messieurs les Christicoles, le prémier, le plus beau, le plus grand, le plus glorieux, le plus avantageux, le principal et le plus nécessaire de tous les miracles, que votre prétendu divin Christ auroit dû faire, puisque c’étoit pour cela même qu’il auroit descendu du ciel et qu’il seroit venu au monde, comme il le disoit lui-même, ainsi qu’il est marqué dans son Evangile[1]. Lorsque je serai élevé de terre, disoit-il, j’attirerai de toutes choses à moi. Et ego si exaltatus fuero a terra omnia traham ad me ipsum. Le voilà qui a été élevé, et il l’a été en deux manières, me disent nos Christicoles, il a été élevé, lorsqu’il a été attaché à la croix et il l’a été, lorsqu’il est monté au Ciel, si c’étoit de

  1. Jean, 12 : 32.