Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et s’il est croïable, qu’elle auroit voulu se borner seulement à faire si peu de chose, que de faire de tels miracles en faveur des hommes. Mais pour en bien juger, il faut nécessairement remarquer et se souvenir toujours de ce que nos Christicoles eux-mêmes suposent pour principal fondement de toute leur doctrine et de toute leur religion : car c’est sur ce fondement, qu’il faut maintenant raisonner, pour juger sainement si leurs prétendus miracles répondent véritablement à la fin principale, qu’une souveraine Bonté, qu’une souveraine Sagesse et qu’une souveraine Puissance se seroit proposée en les faisant, et s’il est croïable qu’elle auroit voulu se borner seulement à si peu de chose, que de faire de tels miracles. Car si ces prétendus miracles ne repondent pas parfaitement à la fin principale qu’elle se seroit proposée ou qu’elle auroit dû se proposer, et s’il n’est pas croïable qu’elle auroit voulu seulement se borner-là, il n’est pas croïable non plus qu’elle les ait fait.

Or voici le principal fondement de toute la Doctrine, de toute la croïance et de toute la religion de nos Christicoles ; ils posent pour principal fondement que leur Jésus-Christ, qu’ils apellent leur divin Sauveur, est un Dieu tout-puissant, fils éternel d’un Dieu tout-puissant, et qui, par un excès de son Amour et de son infinie Bonté pour les hommes, a bien voulu se faire homme lui-même, comme eux, pour les racheter, disent-ils, et les sauver tous, c’est-à-dire, pour les délivrer tous du péché et de la damnation éternelle, qu’ils disent que tous les hommes avoient mérité pour leurs péchés, et notamment par le péché