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failliblement à leur préjudice, et qui pis est, au mépris de la vérité du sujèt qu’ils traitent, quand il prend à fantaisie à quelque Esprit curieux de les examiner avec plus de diligence et de circonspection que ne font pas les auteurs. Tout ainsi, ajoute cet auteur[1], que nous voïons depuis cent ans que les Hérétiques se sont servis de nos propres armes et des contes de Légende dorée, et des vies des Saints, des aparitions de Tundalus, des sermons de Maillard, Menot et Bodette et d’autres semblables pièces écrites non avec moins de superstitions que de simplicité, pour se confirmer en l’opinion qu’ils maintiennent de la nullité et fausseté de nos miracles.»


XX.

Ce n’est pas sans raison en effet qu’ils les regardent comme des faussetés et comme des mensonges, car il est facile de voir, que ces prétendus miracles n’ont été inventés qu’à l’imitation des fables et des fictions des Poëtes Païens ; c’est ce qui paroit assez visiblement par la conformité qu’il y a des uns aux autres. Si nos Christicoles disent que Dieu donnoit véritablement pouvoir à ses Saints de faire tous les miracles qui sont rapportés dans leurs vies, de même aussi les Païens disent que les filles d’Anius, grand Prêtre d’Apollon, avoient véritablement reçu du Dieu

  1. Apologie des Grands Hommes, Tom. 2, pag. 458.