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sa Toute-puissance et sa Sagesse en de petites choses qu’il n’auroit fait en de plus grandes et de plus importantes ; on pouroit véritablement dire qu’il auroit eu plus de soin de pourvoir au moindre bien des Hommes que de pourvoir à leur plus grand et principal bien : on pouroit véritablement dire qu’il auroit voulu plus sévèrement punir dans certaines personnes des fautes légères, qu’il n’auroit puni dans d’autres de très-grands et de très-méchans vices ou crimes. Et enfin on pouroit véritablement dire qu’il n’auroit pas voulu se rendre ni se montrer aussi bienfaisant aux hommes dans leurs plus pressans besoins, comme il auroit voulu témoigner l’être dans les moindres de leurs besoins. C’est ce qu’il est facile de faire voir tant par les miracles que l’on prétend qu’il a fait, que par ceux qu’il n’a pas fait, et qu’il auroit néanmoins bien certainement fait plutôt qu’aucuns autres, s’il étoit vrai qu’il en eut fait aucun.

Premiérement pour ce qui est des miracles que l’on prétend qu’il a fait par l’entremise de Moyse son Prophète, en quoi consistoient-ils ? À changer, par exemple, son bâton en serpent et ce serpent en bâton ; à changer des eaux en sang, et à faire venir une quantité de grenouilles, de sauterelles, de mouches etc., et autres vilains et mauvais insectes dans tout un Roïaume ; à faire venir des maladies contagieuses sur les animaux ; à faire venir de vilains ulcères sur le corps des hommes et des bêtes ; à désoler, si on le veut croire, un Roïaume entier par des grèles et par des tempêtes furieuses, et tout cela pour l’amour et en faveur d’un seul vil et misérable petit peuple