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puissance à faire des miracles dans de légères occasions et pour des sujèts de légère conséquence et qu’il n’auroit pas voulu s’emploïer de même dans des occasions qui étoient beaucoup plus considérables, ni pour des sujèts qui étoient de beaucoup plus grande importance. Car il ne seroit pas convenable à une souveraine Sagesse de s’apliquer à de petites choses et de négliger les grandes, il ne seroit pas convenable à une souveraine Sagesse de pourvoir plus particuliérement à l’accessoire qu’au principal d’une chose. Il ne seroit pas convenable à une souveraine Justice de punir sévèrement des fautes légères et de laisser de grands et d’abominables crimes impunis. Et enfin il ne seroit pas convenable à une souveraine Bonté et une souveraine Sagesse de ne pas vouloir être aussi bonne et aussi bienfaisante aux hommes dans leurs plus pressans besoins, comme elle témoigneroit l’être dans les moindres. Je dis au moins parce que c’est dans les plus pressans besoins que la Bonté se doit plutôt manifester ; de sorte qu’une souveraine Bonté qui seroit accompagnée d’une souveraine Sagesse et d’une souveraine Puissance, comme seroit la Bonté souveraine d’un Dieu Tout-puissant et infiniment sage, elle ne pouroit manquer de se rendre ni de se montrer du moins aussi bonne et aussi bienfaisante aux hommes dans leurs plus pressans que dans leurs moindres besoins.

Or si les miracles qui sont raportés dans les susdits prétendus saints et divins Livres tant du vieux que du nouveau Testament, étoient véritables, on pouroit dire que Dieu auroit plus particuliérement emploïé