Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la négligence, soit par l’ignorance ou par l’insuffisance des Hommes qui en sont les auteurs.

Pareillement il n’est pas à croire que les miracles qui seroient raportés dans ces livres ne dussent pas s’accorder et être entiérement convenables avec ce que l’on devoit penser de la grandeur, de la bonté, de la justice et de la sagesse infinie d’un Dieu qui les avoit faits ; car il est assez clair et évident qu’il ne faut pas attribuer à un Être infiniment parfait des choses qui ne seroient pas convenables à la souveraine perfection de sa nature, ni à la souveraine perfection de sa volonté. Or il est clair et évident que les prétendus saints et divins livres ne portent en eux-mêmes aucun caractère d’érudition, ni de science, ni de sagesse, ni de sainteté, ni d’aucune autre perfection que l’on puisse dire ne pouvoir venir que d’un Dieu. Bien loin de cela on y trouve manifestement les mêmes défauts, les mêmes erreurs et les mêmes imperfections qui se trouvent manifestement dans les autres livres par la négligence, par l’ignorance et par l’insuffisance des hommes qui en sont les auteurs. Par conséquent il n’y a point d’aparence que ces sortes de livres viennent véritablement de Dieu, ni qu’ils aient véritablement été faits par une inspiration particulière de son Esprit. Pareillement les prétendus miracles qui y sont raportés ne s’accordent nullement avec ce que l’on doit penser de la grandeur, de la bonté, de la justice et de la sagesse infinie d’un Dieu qui les auroit faits : donc il ne faut pas les attribuer à la Toute-puissance d’un Dieu ni croire qu’il les ait aucunement faits.