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nous trouverons, » dit-il,” que les Auteurs Egyptiens et ceux des autres Nations, gens d’aussi grande autorité que Joseph ou tout autre Historien Juif en ont parlé avec beaucoup de mépris, et ont fait d’eux un portrait peu avantageux. Manethon, dit-il, Prêtre Egyptien, les apelle une troupe de gens sales et lépreux et dit qu’ils furent chassés du Païs par Amenophis qui régnoit alors, et qu’ils s’en allèrent en Sirie sous la conduite de Moïse Prêtre Egyptien. Charemon, auteur célèbre parmi les Grecs raporte à peu près la même chose. Il dit que sous le régne d’Amenophis deux cent cinquante mille lépreux furent bannis d’Égypte et en sortirent sous la conduite de Tisithen et de Pétéseph, c’est à dire Moïse et Aaron[1]. Quoique les autres écrivains varient sur le nom du Roi qui régnoit alors en Égypte, tous néanmoins disent unaninement que les Israëlites étoient un vilain peuple, tout couvert de galles et d’aposthumes infectés et regardés comme l’écume et l’ordure de la nation Egyptienne. Tacite, Historien Romain d’une autorité incontestable ajoûte que Moïse, l’un de ces lépreux exilés, étant un homme d’esprit et qui avoit parmi eux de la réputation, voïant l’accablement et la confusion de ses Frères, les pria d’avoir bon courage et de ne confier ni aux Dieux des Egyptiens ni aux Egyptiens mêmes, mais de se fier seulement en lui et d’obéir à ses conseils, qu’il étoit envoïé du ciel pour être leur conducteur, pour les tirer de la calamité, sous laquelle ils gémissoient, et pour les protéger contre

  1. Chaeremon ne nomme pas ici Aaron, mais bien Joseph. (Josué) R. C.