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Seigneur, Elie pour se venger, fit mourir 450 Prophêtes de Baal. Le Christ des Chrestiens vouloit que chacun crut à sa parole, et ajouta foi à ses prétendus miracles ; mais il ne vouloit pas que l’on crut d’autres que lui, ni que l’on ajoutât foi aux miracles de ceux qui lui seroient contraires. Moïse de même vouloit que son peuple crut à sa parole et à ses miracles, mais il ne vouloit pas qu’il en crut d’autres que lui, ni qu’il se laissât séduire par les miracles des autres, qu’il leur commandoit de regarder comme de faux Prophêtes et comme des Séducteurs. Aaron cependant et sa sœur Marie ne prétendoient pas cela et vouloient faire entendre que Dieu leur parloit aussi bien qu’à Moïse num per solum Moïsem locutus est Dominus ? Nonne et nobis similiter est locutus ? Voilà donc nos prétendus Prophêtes et nos prétendus faiseurs de miracles qui se contredisent et qui se condamnent manifestement les uns les autres, et c’est par là-même qu’ils se confondent et qu’ils se détruisent les uns les autres, marque certaine et évidente que leurs prétendus miracles ne sont point des œuvres ni des témoignages assurés de vérité, et par conséquent que ce n’est point par ces motifs de crédibilité qu’il faut juger de la vérité d’une Religion.

Mais comment ces prétendus miracles seroient-ils des preuves et des témoignages assurés de la vérité d’une Religion, puisqu’il n’est pas certain, qu’ils aïent veritablement été faits, et qu’il n’y a pas de certitude dans les recits que l’on en fait : car pour qu’il y ait quelque certitude dans les récits que l’on en fait, il faudroit savoir 1o. si ceux que l’on dit ou que l’on