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éloquent et discret, qu’il étoit favori et Secrétaire de l’Impératrice Julie, femme de l’Empereur Severe, et que ç’a été à la sollicitation de cette Impératrice qu’il a écrit ses 8 livres de la vie et des actions merveilleuses d’Apollonius ; marque certaine que cet Apollonius s’étoit rendu fameux par quelques grandes et extraordinaires Actions puisqu’une Impératrice étoit si curieuse d’avoir sa vie et ses actions par écrit. Ce que l’on ne peut nullement dire de J. C. ni de ceux qui ont écrit sa vie, car ils n’étoient, comme je viens de dire que des ignorans, des gens de la lie du peuple, de pauvres mercenaires et de pauvres pécheurs qui n’avoient pas seulement l’esprit de raconter de suite et par ordre les faits dont ils parlent, et qui se contredisent même assez souvent dans le récit qu’ils en font. Et à l’égard de celui dont ils décrivent la vie et les Actions, s’il avoit véritablement fait tous les miracles qu’ils disent, il se seroit infailliblement rendu recommandable et illustre par toutes ses belles Actions, et n’auroit pas manqué de s’attirer par là l’admiration des Peuples, comme ont fait tous les Grands Hommes, et notamment comme ont fait cet Apollonius et ce Simon dont je viens de parler, que l’on regardoit dans leur tems comme des Hommes tous divins, et auxquels on érigeoit des Statuës, comme à des Dieux. Mais au lieu de cela le Christ des Chrétiens n’a été regardé pendant sa vie que comme un homme de néant, comme un homme méprisable, comme un insensé fanatique, et enfin comme un miserable Pendart : quelle aparence donc de croire qu’il ait véritablement fait tant de si beaux miracles ! Il y a au