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autant des leurs, et qu’il n’y a pas plus de raison de croire les uns que les autres, ou du moins il est certain qu’on ne sauroit discerner par aucune voïe certaine s’il y a plus de raison de croire les uns que les autres, et on pouroit même dire dans un doute de cette nature qu’il y auroit peut-être moins d’aparence de raison de croire les miracles que l’on dit avoir été faits dans le commencement du Christianisme. Et la raison de cela est que ceux du Paganisme sont pour la plûpart raportés par plusieurs graves Historiens qui ont été connus et estimés dans leur tems ; au lieu que ceux du commencement du Christianisme ne sont raportés que par des gens ignorans, gens de bas aloi, et qui n’étoient ni connus ni estimés dans leur tems et dont on ne connoit encore maintenant que les noms : encore n’est il pas sûr qu’ils portoient pour lors les noms qu’on leur donne.


XIV.

On pouroit dire par exemple qu’il y auroit plus d’aparence de raison de croire Philostrate dans ce qu’il récite dans le VIII livre de la vie d’Apollonius que de croire tous les Evangelistes ensemble dans ce qu’ils disent des miracles de J. C. parceque l’on sait au moins que Philostrate[1] étoit un homme d’esprit,

  1. Dict. Hist.