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Si les eaux de la Mer Rouge se sont séparées et divisées d’elles mêmes pour laisser aux Israëlites un passage libre lorsqu’ils fuïoient devant les Égyptiens qui les poursuivoient, comme il est marqué dans l’Histoire des Juifs, la même chose, dit Joseph Historien juif, est arrivée longtems depuis aux Macedoniens quand ils passèrent la Mer de Pamphilie sous la conduite d’Alexandre, lorsqu’il alloit subjuguer l’Empire des Perses. Enfin les Magiciens de Pharaon dont il est parlé dans les livres de Moïse faisoient devant lui les mêmes miracles que faisoit Moïse. Si Moïse faisoit changer son bâton en serpent, les magiciens en faisoient de même des leurs. Si Moïse fit changer les eaux en sang, les Magiciens en firent autant. Si Moïse eut le pouvoir de faire naitre des grenouilles en quantité, les Magiciens l’eurent aussi. Si Moïse fit venir des vermines et des mouches, autant en firent les Magiciens[1] fecerunt autem et malefici per incantationes suas similiter eduxerunt que ranes super terram Egypti. Et s’il est marqué ensuite que les Magiciens de Pharaon furent enfin vaincus par Moïse dans l’art de faire ces sortes de prodiges, quand cela seroit, il ne faudroit pas s’en étonner ni assurer pour cela que Moïse agissoit par une Puissance surnaturelle et divine puisque l’on voit tous les jours que dans toutes sortes d’Arts et de Sciences, il y a des ouvriers et des docteurs plus habiles, plus savans et plus subtils les uns que les autres. Quand il ne s’agiroit que de danser et de voltiger sur une corde, ou

  1. Exod. 8: 7.