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trine et de leur Morale une croïance aveugle ; qui est un principe d’erreurs, d’illusions et d’impostures, et qui est encore une source fatale de troubles et de divisions éternelles parmi les Hommes, ne peuvent être véritables, ni avoir été veritablement instituées de Dieu, et comme toutes les Religions posent pour fondement de leurs mistères et prennent pour règle de leur Doctrine et de leur Morale une croïance aveugle, comme je viens de le montrer, il s’en suit evidemment qu’il n’y a aucune véritable Religion, et qu’il n’y en a même aucune qui soit véritablement d’institution divine, et par conséquent j’ai eu raison de dire qu’elles étoient toutes des inventions humaines et que tout ce qu’elles veulent persuader des Dieux, de leurs loix et de leurs ordonnances ou de leurs mistères, et de leurs prétendues révélations, ne sont que des erreurs, des illusions, des mensonges et des impostures. Tout cela suit évidemment.

Mais je vois bien que nos Christicoles ne manqueront pas de recourir ici à leurs prétendus motifs de crédibilité, et diront que quoique leur Foi ou leur Croïance soit aveugle en un sens, elle ne laisse pas néanmoins d’être apuïée et confirmée par tant de si clairs, si sûrs et si convaincans témoignages de vérité, que ce seroit non seulement imprudence, mais aussi une témérité et une opiniâtreté et même une folie très-grande de ne vouloir pas se rendre. Ils réduisent ordinairement tous ces prétendus motifs de crédibilité à trois ou quatre chèfs.

Le premier ils le tirent de la pureté et de la prétendue sainteté de leur Religion qui condamne, disent-