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à conter et à entendre conter des Fables de cette nature, comme si c’étoient des vérités infaillibles, c’est ce que je ne puis comprendre et que je trouve tout à fait ridicule et insuportable ; car je viens, dit-il, tout présentement de Thebes, où j’ai oui tant de fadaises, que j’ai été contraint de sortir, ne pouvant souffrir ceux qui les débitoient, ni ceux qui prenoient plaisir à les entendre. »

Au commencement de l’Eglise Chrétienne les Enchanteurs et les Heretiques la troubloient beaucoup par diverses impostures, dit l’Auteur des Chroniques ; il seroit trop long de rapporter ici quantité d’autres semblables témoignages. Ce que je viens de vous dire suffit pour vous faire clairement voir que toutes les Religions ne sont que des inventions humaines et par conséquent que tout ce qu’elles nous enseignent et nous obligent de croire comme surnaturel et divin n’est qu’erreur, mensonge, illusion et imposture ; des erreurs dans ceux qui croïent trop légérement des choses qui ne sont point et qui ne furent jamais, ou qui sont autrement qu’ils ne les croïent ; des illusions dans ceux qui s’imaginent voir et entendre des choses qui ne sont point ; des mensonges dans ceux qui parlent de ces sortes de choses contre leur propre science et connoissance, et enfin des impostures dans ceux qui les inventent et qui les débitent, afin d’en imposer et d’en faire accroire aux autres, ce qui est certainement et si évidemment vrai que nos idolatres Déicoles et nos Christicoles eux-mêmes n’en sauroient disconvenir, c’est pourquoi aussi ils avouent chacun de leur part d’un commun consentement que ce n’est effectivement