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nel, et que l’autre se croïoit être le fils de Dieu éternel. On pouroit citer plusieurs autres exemples de ceux qui ont été ainsi frapés de semblables folies, ou de semblables témérités, et il y a aparence que le premier commencement de la croïance des Dieux, ne vient que de ce que les hommes vains et présomptueux, se sont voulu aussi attribuer la qualité de Dieu : ce qui est bien conforme à ce qui est raporté dans le Livre de la Sagesse touchant le commencement du règne de l’idolatrie[1].


VI.
Les anciens avoient coutume de mettre au rang des Dieux les empereurs et les grands hommes. L’orgueil des grands, la flatterie des uns et l’ignorance des autres ont produit et autorisé cet abus.

Mais s’il s’est trouvé des hommes assez vains et assez présomtueux pour vouloir s’attribuer la qualité de Dieu, il s’en est certainement trouvé encore plus qui ont été assez sots pour vouloir bien la leur attribuer, soit par flatterie, soit par politique ou par lacheté : car ce n’est ordinairement que par flatterie et par politique ou par lacheté, que les hommes se laissent aller à de si basses complaisances. Les flatteurs d’Alexandre le grand

  1. Voïez le 14 chap. du Livre de la Sagesse.