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doive rendre si odieux, ni m’attirer tant d’ennemis, que l’on pouroit penser. Je pourois même me flatter que si cet écrit tout informe et tout imparfait qu’il est (pour avoir été fait à la hâte et écrit avec précipitation) passoit plus loin que vos mains, ou qu’il eût le sort de devenir public, et que l’on y examinat bien tous mes sentimens et toutes les raisons, sur lesquelles ils seront fondés, j’aurai peut-être, au moins parmi les gens d’esprit et de probité autant d’aprobateurs, que j’aurai ailleurs de mauvais censeurs ; et je puis dès maintenant dire que plusieurs de ceux qui, par leur caractère ou par leur profession de juges et de magistrats, ou autrement seroient par respect humain obligés de me condamner extérieurement devant les hommes, m’aprouveroient intérieurement dans leur cœur.



III.
Toutes les religions ne sont qu’erreurs, illussions et impostures.

Sachez donc, mes chers amis, que tout ce qui se débite et que tout ce qui se pratique dans le monde, pour le culte et l’adoration des dieux, n’est qu’erreur, abus, illusion, mensonge et imposture ; que toutes les loix et les ordonnances, qui se publient sous le nom et l’autorité de Dieu ou des dieux ne sont véritablement que des inventions humaines, non plus que tous