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UNE HISTOIRE.


Ne croyez pas que ce soit mon histoire ; non, c’en est une, mais ce n’est pas la mienne. Elle est triste, mais elle est vraie ; c’est une histoire du monde, c’est tout dire. Laissez parler celle qui sentit ce que je vais peindre ; elle nous exprimera mieux que moi ces douleurs, ces joies, ces larmes d’amour et de désespoir qui donnent la mort. « Je l’aimais tant !… et lui rien. Un caprice de huit jours ! Comprenez-vous une passion sentie par un seul ? Une passion à laquelle rien ne répond ! Qu’on a fait naître dans notre cœur, puis qu’on y a laissée isolée, se débattant avec elle-même ! Comprenez-vous cette émotion violente, causée par le bruit du marteau retombant sur la porte, annonçant l’arrivée de celui qui ne vient pas ; puis, qui finit par arriver tard, d’un air ennuyé, nous sa-