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plus que la tienne. » Telles étaient aussi les nobles pensées de Panoria. Comme les filles de Misitra elle avait de blonds cheveux, de doux et beaux yeux bleus, mais comme Ekatarina elle savait aussi charger et porter un fusil, et donner la mort à un ennemi.

Dans une de leurs excursions, Ekatarina fut assez dangereusement blessée pour être dans l’obligation de se faire transporter chez elle. Le pays était tranquille. Repoussés vers Tripolizza, les Turcs n’inquiétaient plus la contrée ; ce fut donc sans aucune crainte qu’Ekatarina se sépara de son mari, de ses fils et de Panoria, pour revenir seule dans sa maison de Coutchoucoumani.

La journée fut triste pour elle ; c’était la première fois qu’elle se voyait ainsi isolée. La nuit fut également solitaire et pénible ; il semblait à Ækatarina, que quelques heures devaient suffire pour achever la reconnaissance que faisait son mari lorsqu’elle se sépara de lui. Son cœur toujours si ferme se trouvait attendri. La matrone spartiate était sous la puissance d’un de ces pressentimens qui troublent l’ame d’une faible femme. Enfin, vers le matin, la nature fut vaincue. — Ekatarina s’endormit ; mais non de ce repos réparateur qui recrée nos forces. C’était un cauchemar prolongé ; un fièvreux sommeil, qui produit des rêves effrayans et ne laisse après lui qu’une triste fatigue. Au milieu de l’un des songes bizarres, qui se succédaient devant elle. Eka-