Page:Le Tac - Histoire chronologique de la Nouvelle France, ou Canada, 1888.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
3
Lettre de l’autheur à un de ſes Amys.

temps. Ils font remplis d’hiſtoires de voyages, de rivières, de lacs, de caps, d’anſes. J’ay négligé toutes ces choſes qui ne font qu’embrouiller & n’en fais mention que de quelques uns dont je ne puis me diſpenfer de parler, afin de les faire connoitre, renvoyant le lecteur aux cartes fidelles du Canada. De parler des richeſſes du Canada, je n’en connois point que la pelleterie. Les terres qui ſont toutes couvertes de bois n’y font bonnes qu’à certains endroits, & le bois n’y eſt pas de conſequence vu qu’il n’eſt pas aſſez cuit par le ſoleil ce qui fait qu’il n’eſt pas fort propre à bâtir des navires[1]. Les poiſſons, oyſéaux, animaux, dont quelques uns empliſſent leur livres bien inutilement ſont les mêmes que ceux de France excepté l’orignac[2], le caſtor & le rat muſqué. Les Sauvages ſont ſi meſprifables par


    de jusque ; pour le XVI siècle, Palsgrave dit qu’on prononçait juque. »

    Également d’après Chifflet, Gramm., p. 236, ou prononçait presque indifféremment prê-ke et prè-ske.

  1. C’est une opinion dont il faut laisser la responsabilité à l’auteur, car on sait que les magnifiques troncs d’arbres des forêts canadiennes sont au contraire souvent utilisés aujourd’hui dans les constructions de navires, et spécialement pour faire des mâts de vaisseaux.
  2. Appelé plus généralement « orignal «, d’un mot basque, assure-t-on.