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Zorani sourit, conduit son écolière sur un lit de repos, où il se place près d’elle, et très-près d’elle. — Cette romance vous a donc profondément touchée, belle Sophie ! ce que vous venez d’éprouver est l’annonce d’un besoin, d’un sentiment, auxquels des préjugés tyranniques vous ordonnent de résister, auxquels la nature, plus puissante, vous presse de ne pas opposer une cruelle résistance.

Ce que vous venez de chanter, je l’ai composé en me plaçant, par imagination, dans la position de Saint-Preux. Vous étiez mon Héloïse. On peut être téméraire dans ses songes, et, dans le mien, je l’étais ; ma bouche a cherché la vôtre, l’a rencontrée, et l’état dans lequel m’a plongé ma voluptueuse ivresse, m’a inspiré cette

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