Page:Le Sylphe galant et observateur, 1801.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 81 )


tendre ; et j’aime le tendre, entendez-vous ? Le diable, aussi complaisant que possible, reprit en ces termes :

Sophie aime la musique avec passion : elle a pour maître un jeune Italien, M. Zorani, qui se félicite de l’avoir pour écolière, et qui, sans avoir fait le sacrifice de sa virilité au dieu du chant[1], a une voix délicieuse et presque divine.

Mille routes diverses conduisent au même but. Zorani fut au cœur de Sophie par ses accens passionnés ; il s’apperçut de sa conquête ; il la vit dans les yeux de sa belle écolière, dans ses progrès rapides et dans une agitation, dans un tendre frémissement qu’elle dissi-

  1. Les grands chanteurs italiens sont presque tous eunuques.