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Non, s’écrie-t-il avec force ; ce bonheur qu’appellent tes veux et les miens, ne peut être un crime : ne résiste pas à mes tendres efforts, rends-moi caresses pour caresses, et loin de placer entre nous ce rampart de vêtemens que je déteste, sois sans voile comme sans crainte, et ne connais plus d’autre pouvoir que celui de l’amour. Elisca ne répond pas, mais veut encore résister : cette robe, qu’elle a reprise, est entr’ouverte malgré ses efforts ; sa bouche, qu’elle ne peut plus dérober à celle de Verteuil, reçoit le premier baiser de l’amour. Alors plus de résistance, tout son être a changé : son ame s’est confondue avec celle de l’amant le plus tendre ; moins timide, sa langue voluptueuse cherche le trait enflammé qui l’a touchée, l’irrite,

l’irrite