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et, se précipitant vers une porte vitrée de laquelle on oublia de tirer le rideau, il voit, entre deux glaces qui multiplient l’image de la beauté, Sophie mollement étendue sur un lit de repos, et couverte à peine d’une baptiste transparente et légère ; ses yeux brillent de tous les feux d’amour, son sein palpite de volupté, sa bouche de rose semble chercher et appeler le baiser, et sa voix entrecoupée articule quelques sons sans suite, mais dont l’interruption, la rapidité et le désordre en font, pour Derville, le discours le plus éloquent.

Derville, l’heureux Derville, suit tous les mouvemens de sa maîtresse, et ne tarde point à être convaincu que la scène dont il est témoin est un rêve, un rêve du bonheur qu’on refuse si